Le mégaprojet intégré d’exploitation et de transformation du phosphate à l’Est du pays sera prochainement relancé après plusieurs mois d’arrêt, a annoncé le ministre de l’Industrie et des Mines, Ferhat Ait Ali Braham.
Interrogé sur l’exploitation des ressources minérales en Algérie, lors d’une rencontre avec des médias nationaux, M. Ait Ali Braham a expliqué que son département ministériel comptait d’abord sur « deux grands projets phares qui sont extrêmement lourds et porteurs et qui engagent plusieurs secteurs ».
Il s’agit du complexe de phosphate qui « va être relancé dans le plutôt possible » et du projet de mine de fer à Gara Djebilet (Tindouf) dont les études sont en cours de finition afin de préparer son lancement dans « les plus bref délais ».
Le cout d’investissement dans les deux projets est estimé « entre 15 et 16 milliards de dollars », avance le ministre. Le complexe intégré d’exploitation et de transformation du phosphate qui s’étend sur cinq wilayas de l’Est du pays (Tébessa, Souk Ahras, El Tarf, Skikda et Annaba) permettra à l’Algérie de se placer parmi les plus grands exportateurs d’engrais dans le monde.
Selon le mémorandum d’entente signé en novembre 2018 à Tebessa, la société Asmidal (filiale du groupe Sonatrach) détient 34% de ce complexe contre 17% pour le groupe Manadjim El Djazair (Manal), soit un total de 51% pour la partie algérienne, alors que les 49% restants sont détenus par la partie chinoise (le groupe Citic, le Fonds de la Route et de la soie, le Fonds sino-africain pour le développement ainsi qu’un technologue à intégrer).
Les travaux devraient démarrer en 2019, d’après les prévisions annoncées lors de la signature, mais rien n’a été réalisé pour le moment. Le ministre a refusé, toutefois, de donner des détails sur la possibilité de modifier la liste des actionnaires, prévue initialement pour ce partenariat.
« Pour l’instant tout est à l’étude. Tant nous avons rien signé, nous n’avons rien à dire. Rien n’est sure, des deux côtés d’ailleurs. Pour l’instant nous avançons sur plusieurs fronts et le jour de la signature nous vous dévoilerons tout ».
Par ailleurs, M. Ait Ali Braham a affirmé que son département travaille actuellement sur la révision de la carte minière nationale. « Nous sommes en train de refaire le recensement de nos ressources exploitables, car il ne suffit d’avoir des ressources naturelles mais il frauderait qu’elles soient économiquement exploitables », a-t-il expliqué.
S’agissant des exploitations minières, le ministère de l’Industrie étudie avec l’Agence nationale des activités minières (ANAM) les possibilités de relancer « au niveau local » les exploitations existantes, a fait savoir le ministre soulignant que les investisseurs qui trouvent des nouveaux gisements peuvent soumettre une demande pour l’octroi d’un permis minier afin de lancer leurs activité « le plutôt possible ».
Pour rappel, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune avait souligné début mai dernier la nécessité de lancer l’exploitation des ressources minérales inexploitées en Algérie à ce jour.