L’avion transportant les crânes des résistants algériens à l’invasion et la colonisation françaises, conservés depuis plus d’un siècle et demi au Musée d’histoire naturelle de Paris, a atterri, le 03 juillet 2020, à l’aéroport international Houari Boumediene à Alger.
Le Président de la République, Chef Suprême des Forces Armées, ministre de la Défense nationale, M. Abdelmadjid Tebboune a présidé la cérémonie d’accueil des cercueils, en présence de hauts cadres de l’Etat dont le président du Conseil de la Nation par intérim, Salah Goudjil, le président de l’Assemblée populaire nationale, Slimane Chenine, le Premier ministre Abdelaziz Djerad , le Chef d’état-major de l’ANP, le Général-major, Saïd Chanegriha , le Général d’armée, ainsi que des membres du gouvernement.
Le Président de la République avait annoncé, le 02 juillet 2020, lors d’une cérémonie officielle organisée à l’occasion du 58e anniversaire du double anniversaire de l’indépendance et de la jeunesse qu’il s’agit d’une première étape de rapatriement des restes mortuaires des résistants algériens, en faisant part de la détermination de l’Etat de poursuivre cette opération jusqu’au rapatriement de l’ensemble des restes des résistants algériens pour qu’ils soient enterrés sur la terre pour laquelle ils se sont sacrifiés.
Les crânes de nombreux résistants algériens se trouvent au Musée d’histoire naturelle de Paris. Ils appartiennent notamment à Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Cherif Boubaghla, qui a mené une insurrection populaire dans la région du Djurdjura, en Kabylie, au Cheikh Bouziane, le chef de la révolte des Zaâtcha (région de Biskra en 1849), à Moussa El-Derkaoui, son conseiller militaire, et à Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui.
La tête momifiée d’Aïssa El-Hamadi, qui fut le lieutenant du Cherif Boubaghla, et le moulage intégral de la tête de Mohamed Ben-Allel Ben Embarek, lieutenant de l’Emir Abdelkader, y sont également conservés.
Lors du siège de Zaâtcha (30 km au sud-ouest de Biskra), les résistants algériens de cheikh Bouziane s’étaient opposés aux troupes de la colonisation française du général Emile Herbillonet. Le siège s’était terminé par l’extermination de la population de l’oasis.
La restitution des crânes de ces résistants avait fait l’objet d’une demande officielle de l’Algérie à la France et la question avait été soulevée lors d’entretiens entre les plus hautes autorités des deux pays.
Une commission technique composée d’experts algériens avait été mise en place pour procéder à l’identification des crânes de ces résistants algériens.
La Nation rendra hommage à ces dirigeants et membres des résistances populaires à l’agression coloniale française par leur inhumation solennelle en Algérie, leur terre natale pour laquelle ils ont donné leur vie.
Source : APS