Message du président de la République à l’occasion de la Journée du Savoir

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a adressé mercredi un message à l’occasion de la célébration de la Journée du Savoir (16 avril) dont voici le texte intégral :

« Le 16 avril, et comme chaque, notre peuple célèbrera la Journée du Savoir (Yaoum El Ilm) en glorification des Ouléma, et Maitres des enseignants et en célébration des hauts faits du pionnier de la renaissance scientifique, religieuse et culturelle, le réformateur et le fondateur de l’Association des Oulémas musulmans algériens, l’érudit Cheikh Abdelhamid Ben Badis, qu’Allah le comble de Sa Sainte Miséricorde, en ce 80e anniversaire de la disparition.

L’occasion également de rendre hommage, à travers lui, aux honorables savants, toutes spécialités confondues.

Notre érudit Cheikh Abdelhamid Ben Badis s’est opposé jusqu’au dernier souffle à tous les plans du colonialisme français d’occultation de l’identité nationale et de destruction de la doctrine de la Nation et à toutes ses tentatives d’annihilation de sa langue, de corruption de ses mœurs et d’altération de sa culture.

Avec force, il s’est élevé contre les plans d’assimilation lorsqu’il clama face à l’occupant abject que « La Nation algérienne n’est pas la France, ne peut être la France et ne veut pas être la France. Il est impossible qu’elle soit la France, même si elle le voulait ».

Il a été parmi les premiers à croire que la libération de la patrie passe par l’émancipation des esprits de l’ignorance et de la superstition en affirmant que « le savoir est le seul flambeau qui éclaire la vie, les paroles, les actes et les croyances.

A cette occasion, j’ai ordonné la restauration de toutes les vielles mosquées d’Algérie, à leur tête la Mosquée Sidi Lakhdar à Constantine où le Cheikh Abdelhamid Ben Badis donnait des cours de Tafsir (exégèse) et Hadith, notamment l’explication d’El Mouata de l’Imam Malek, qu’Allah lui accorde la Félicité.

Cette décision procède de l’attachement de l’Etat à préserver cet édifice comme source de rayonnement religieux et culturel et témoin de la place de cet Homme dans l’histoire de la renaissance de la nation.

Que sont nombreux, les grands Hommes auxquels a donné naissance cette terre sainte et qui ont marqué l’histoire de leur empreinte grâce à leurs sacrifices, hauts faits et abnégation, tels que l’érudit Sidi Mohamed Belkebir spécialiste du rite Malikite, le Cheikh Abdelkrim El Maghili El Tlemçani, hôte de Touat où il fut inhumé, ainsi que les Cheikhs des Zaouia Tidjania, El Kadiria, Rahmaniya, El Hibria et la Zaouia El Hamel, outre le saint patron d’Alger, Sidi Abderrahmane At-Thaâlibi, pour ne citer qu’eux.

Ils ont tous arraché avec mérite la place qui leur sied de modèles de fierté d’appartenance à la nation algérienne et de dévouement à son service, devenant ainsi des phares qui guident notre chemin.

Il n’en demeure pas moins pour les écoles coraniques au regard de le rôle de proximité du citoyen dans les villes et les villages pour la récitation du Coran et l’enseignement de la Sunna et de la langue.

Aussi, je me recueille avec déférence et piété à la mémoire de nos érudits cheikhs et maitres qui ont formé des générations successives. Nous leur demerions reconnaissants jusqu’à la fin de nos jours, pour nous avoir inculqué la science utile et les valeurs glorifiants le Savoir qui fait la force des Nations.

Aujourd’hui l’Algérie affronte courageusement la pandémie du nouveau coronavirus en s’inspirant de ces éminents Hommes la patience face à l’épreuve et la détermination renouvelée au sacrifice pour la patrie.

Elle œuvre à la promotion de la science et du savoir pour donner à l’Algérie la véritable place scientifique et civilisationnelle qui lui sied dans le concert des nation.

De même qu’elle s’attèle à la consécration des vertus de la morale pour construire une société qui compose  harmonieusement et naturellement authenticité et modernité en consolidation des fondements de la Nation et préserver son identité, ses valeurs et sa cohésion nationale.

A cette occasion, je réitère une promesse faite devant vous, lors de mon discours de prestation de serment, de soutenir matériellement et socialement l’enseignant et le  chercheur pour opérer une réelle renaissance nationale, où l’école sera réhabilitée dans ses trois paliers, où l’Etat recouvrera son autorité et où ses enfants, filles et garçons, se livrent à la concurrence au service de leur pays avec abnégation, en s’inspirant de leurs vaillants aïeux et de la Déclaration du 1er Novembre, qui demeurera à jamais une source d’inspiration, voire la référence même de notre politique.

En rendant hommage à la famille de l’Education et de l’Université, les porteur de la pensée qui se consument pour éclairer la voie aux générations montantes, je ne peux qu’éprouver la peine et la tristesse de ne pouvoir célébrer cette année la Journée du savoir et voir la joie de nos enfants heureux et fiers de chanter l’érudit réformateur Abdelhamid Ibn Badis et ses hauts faits, mais face à la volonté de Dieu nous ne pouvons que nous résigner.

Cette situation de crise nous a permis de découvrir nos capacités scientifiques, fortes de nos médecins qui sont à l’avant-garde de la lutte contre cette pandémie. Elle a, aussi, offert à notre jeunesse l’occasion de s’affirmer et de mettre en avant ses capacités et toute sa force d’interaction avec les épreuves que traverse le peuple, et ce à travers un apport quotidien et des initiatives qui s’ajoutent à l’effort national visant un retour à la normale.

Ces initiatives dénotent la compétence scientifique de nos jeunes en matière d’innovation de moyens,  d’équipements et de plates-formes numériques, voire d’actions bénévoles à même d’alléger les souffrances des malades et la pression qui pèsent sur le personnel soignant. Toutefois, ces efforts demeureront insuffisants si un quelconque relâchement venait à être enregistré concernant le respect des mesures préventives et de confinement.

L’occasion m’est offerte pour réitérer mon appel à tous les citoyens, alors que nous nous rapprochons du bout du tunnel, quant à l’impératif de mobiliser tous nos moyens humains, matériels et financiers, pour plus de discipline, de vigilance et d’entraide, dans l’intérêt de tous et pour prémunir notre pays contre tout malheur. Avec l’aide de Dieu, nous sortirons vainqueurs de cette épreuve. Vive l’Algérie ».