Discours du Premier ministre devant l’Assemblée Populaire Nationale

Le Premier ministre, Monsieur Abdelaziz Djerad, a affirmé mardi à Alger que le gouvernement œuvrait à contribuer « efficacement » à l’édification d’une nouvelle Algérie à travers un pacte nouveau englobant l’ensemble des aspects de la gouvernance politique, économique et sociale.

« Le gouvernement, sous la direction du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, œuvre à contribuer de manière efficace à la construction d’un ‘new deal for a new Algéria’ (un nouveau pacte pour une nouvelle Algérie) qui englobera l’ensemble des aspects de la gouvernance politique, économique et sociale, avec l’objectif de recouvrer la confiance de notre peuple en ses gouvernants et en ses institutions ».

A cet égard, le Premier ministre a souligné que « le rétablissement et le renforcement de la confiance entre le peuple et ses dirigeants passent par une démocratie basée sur les principes de l’alternance au pouvoir, le respect des libertés individuelles et collectives, la justice sociale et la consolidation de l’Etat de droit ».

Dans le même contexte, il a affirmé que le gouvernement aspire à une « société dans laquelle il n’y aura pas de place pour les différences entre les Algériens, et ce quel que soit leur niveau social », ce qui permettra de « garantir à tout un chacun l’égalité des chances, dans le cadre d’un système démocratique consacrant  l’indépendance de la justice et la légitimité des institutions ».

Il a ajouté que le gouvernement s’attèlera à « assainir l’héritage désastreux » de la gouvernance des années précédentes par la « mise en place de nouvelles pratiques ouvrant la voie à un changement politique et économique auquel aspire le peuple algérien ».

Le Premier ministre a souligné, à cet effet, que le « nouveau pacte » sera concrétisé à travers « la triptyque développement humain, transition énergétique et économie de la connaissance et numérique ».

Monsieur Djerad a relevé que l’Algérie a connu, au cours de ces dernières années, « une gestion catastrophique de l’Etat ainsi que des pratiques autoritaires ayant mené au pillage et à la dilapidation des richesses du pays et à la destruction systématique de ses institutions et de son économie dans le but d’accaparer ses biens ».

Il a précisé que ces pratiques ont entraîné « la marginalisation des compétences nationales, sincères et honnêtes, déstabilisant ainsi les fondements même de l’Etat, et menaçant l’unité du peuple ».

Le Premier ministre a affirmé que cette « réalité amère » avait incité les Algériens, toutes franges confondues, à sortir le 22 février 2019 pour « condamner et rejeter cette tentative d’affaiblir notre pays » et empêcher par la même que « cette situation ne se reproduise plus ».

Monsieur Djerad a, en outre, indiqué que le peuple algérien revendique un « changement global du système qui est révolu et souhaite l’émergence de pratiques politiques saines et une véritable démocratie, ainsi qu’une gouvernance économique moderne et transparente, à même de prémunir le pays de la corruption, du népotisme et de la désinformation ».

Le Gouvernement saura dépasser la situation économique et financière « difficile » de l’Algérie

Sur le volet économique, le Premier ministre a affirmé que grâce à son programme, qui repose sur celui du Président de la République, le Gouvernement est capable de dépasser la situation économique et financière « difficile » de l’Algérie.

« Le Gouvernement saura faire face, avec responsabilité et constance, à la situation difficile et délicate que connaît le pays au plan socio-économique », a déclaré M. Djerad. Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement s’emploiera à « l’élimination des dérives ayant marqué la gestion des affaires publiques de l’Etat et des incidences négatives des forces inconstitutionnelles sur la décision politique et économique du pays », a-t-il soutenu.

En termes de chiffres, le Premier ministre a fait savoir que la situation financière du pays demeurait « fragile » et tributaire des fluctuations du marché mondial des hydrocarbures, citant « l’aggravation du déficit budgétaire en 2019, la hausse du déficit de la balance commerciale à 10 mds USD fin 2019, le recul des réserves de change de plus de 17 mds USD et la hausse de la dette publique intérieure qui a atteint 45% du PIB contre 26% en 2017 », en sus de « l’incidence financière importante résultant des décisions et engagements pris en 2019, qui s’élève à 1.000 mds DA, en l’absence des financements nécessaires à leur couverture ».

En dépit des difficultés et de la situation complexe, le Gouvernement « n’a pas cédé au désespoir », grâce « aux profondes réformes politiques et socio-économiques » contenues dans le programme présidentiel, a affirmé le Premier ministre.

Monsieur Djerad a fait part dans ce sens « de plans sectoriels d’urgence » à mettre en œuvre en vue d’améliorer les conditions de vie des citoyens, notamment dans les régions éloignées.

Il a promis, en outre, une rupture avec « toutes les pratiques révolues dans la gouvernance politique et socio-économique, ayant mené, a-t-il dit, à une « destruction méthodique » des entreprises économiques et à la marginalisation de compétences.

Ces défis seront relevés grâce à une dynamique globale et « un nouveau pacte » qui sera concrétisé par « la triptyque développement humain, transition énergétique, et économie du savoir et du numérique » en vue de libérer les initiatives dans tous les domaines, a-t-il indiqué.

Le premier ministre a déclaré avec optimisme: « à l’instar de nos aïeux parmi la génération de Novembre qui ont pu réaliser, ce que beaucoup pensaient irréalisable, à savoir: l’affranchissement et l’indépendance, je ne doute point que la génération d’aujourd’hui est capable de remettre l’Algérie sur la voie du progrès et de la prospérité ».

Djerad : un PLFC 2020 pour annuler « des dispositions fiscales injustes »

Le Premier ministre a enfin indiqué que le Gouvernement s’orientait vers l’élaboration d’un Projet de loi de finances complémentaire (PLFC) 2020 en vue d’annuler « des dispositions fiscales injustes » contenues dans la loi de finances (LF) 2020.

« J’ai proposé au président de la République la préparation d’un projet de loi de finances complémentaire en vue de traiter les dysfonctionnements contenus dans la LF2020 », a déclaré le Premier ministre en conclusion de sa présentation du plan d’action du Gouvernement devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Il a expliqué, dans ce cadre, qu’en vertu de ce PLFC, « des dispositions fiscales injustes envers les salariés exerçant au Sud et certaines professions libérales seront annulées ». Des dispositions qui, a-t-il dit, tendaient « à semer la confusion ».

Le plan d’action du Gouvernement visant la mise en œuvre du programme du président de la République a été présenté lors d’une séance plénière, présidée par M. Slimane Chenine, président de l’APN, en présence des membres du Gouvernement.